Bâtiment de l'Université d'Artois sous la neige

Colloquium du 16-05-2024

Exposé de Antonietta Demuro

Le 16-05-2024 à 14h, en P108 et en ligne.

Mathématiques et mathématiciens autour de la Seconde Guerre mondiale : le cas de Philippe Wehrlé et Georges Dedebant

Informations de connexion

Zoom: https://univ-lille-fr.zoom.us/j/92981749451?pwd=TElQUGNLQ1ZodEYra1ZhMkpZMnc4UT09

Résumé

Le développement de la théorie statistique de la turbulence entre 1920 et 1940 est marqué par l’émergence de nouvelles théories en mécanique des fluides, visant à produire des résultats plus applicables à l’aéronautique. Bien que les contributions de Prandtl, Taylor, von Kármán et Kolmogorov en Allemagne, Grande-Bretagne, États-Unis et URSS aient été largement étudiées dans la littérature secondaire, le cas français semble avoir été relativement négligé. Entre 1935 et 1945, une nouvelle théorie de la turbulence émerge en France dans un contexte distinct de celui de l’aéronautique. Sous la direction de Philippe Wehrlé (1890-1965), directeur de l’Office national météorologique (ONM), et de Georges Dedebant (1902-1965), responsable du Service scientifique de l’ONM, un groupe de chercheurs s’engage à formaliser mathématiquement l’étude de la turbulence. Leur étude combine des conceptions intuitives issues de la météorologie avec une approche probabiliste fréquentiste. Néanmoins, cette théorie de la turbulence perd progressivement sa reconnaissance internationale après l’Occupation.

À travers l’examen de documents inédits conservés dans les archives de Météo-France, les Archives nationales et les Archives de Caltech, notre présentation explorera quelques facteurs scientifiques, institutionnels et politiques qui pourraient donner des éléments de réponse aux raisons pour lesquelles leur contribution a été progressivement oubliée après la Seconde Guerre mondiale.